Les Condé à Chantilly (1643-1830)

 

En 1643, Chantilly est rendu aux Condé. Louis II de Bourbon-Condé (1621-1686) dit le Grand Condé transforme le domaine en faisant dessiner le parc par André Le Nôtre, le futur jardinier de Versailles. Le Nôtre canalise la Nonette pour créer le Grand Canal (1671-1673), dessine les parterres français au nord du château, fait construire par Daniel Gittard le Grand Degré et crée la perspective actuelle allant de la Grille d'Honneur à la terrasse.
Le Grand Condé

Le Grand Condé fait de Chantilly un lieu de fêtes et un cercle littéraire où voisinent La Fontaine, La Bruyère, Bossuet (l'évêque de Meaux qui écrira l'oraison funèbre du Grand Condé), Mme de La Fayette et Mme de Sévigné.
En leur honneur, les deux allées parallèles, qui encadrent les parterres de Le Nôtre, prennent le nom « d'allées des philosophes ». Molière joue Tartuffe à Chantilly. Le Grand Condé donne des bals et des feux d'artifice dans ce site enchanteur.

Le XVIII e siècle
Le fils du Grand Condé, le prince Henri-Jules (1643-1709), fait transformer par Jules Hardouin-Mansart le grand château dont les travaux sont achevés par Jean Aubert. Louis-Henri, prince de Bourbon-Condé (1692-1740), premier ministre de Louis XV de 1723 à 1726, fait bâtir par Jean Aubert les Grandes Écuries, chef-d'oeuvre du XVIII e siècle, décore les appartements du Petit Château, crée la manufacture de porcelaine de Chantilly et fait aménager un cabinet d'histoire naturelle.
Pour décorer les appartements, il fait appel aux peintres Oudry, Desportes, Huet, Nattier.

Son fils, Louis-Joseph, prince de Bourbon-Condé (1736-1818), édifie le Jeu de Paume en 1756 et le château d'Enghien, long bâtiment classique situé à droite de la Grille d'Honneur, construit par Jean-François Leroy de 1769 à 1772. En 1774, il fait dessiner le jardin anglo-chinois et construire le Hameau, groupe de cinq maisons rustiques qui inspira le Hameau de la reine Marie-Antoinette au Trianon. Hostile aux idées du Siècle des Lumières, il émigre dès la prise de la Bastille et, en 1792, forme l'armée d'émigration, dite « armée de Condé ».

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